Bénin: préoccupé de la situation de Sébastien Ajavon, Nicéphore Soglo écrit à Talon et Yayi
L’ancien président Nicéphore Soglo a rompu une fois encore le silence sur la situation de son compatriote Sébastien Germain Ajavon condamné par la justice béninois et en exil politique. A travers une lettre publique, l’ancien chef d’Etat interpelle la conscience des présidents Patrice Talon et Yayi Boni sur la « persécution » subie depuis plusieurs années par l’ancien président du patronat du Bénin.
Nicéphore Soglo Ph Présidence du Bénin
A travers une lettre en date à Cotonou du Jeudi 23 Février, le premier président de l’ère du renouveau démocratique au Bénin interpelle ses deux successeurs au pouvoir sur ce qui justifient la persécution dont est objet depuis des années l’homme d’affaire Sébastien Ajavon.
« J’aurais pu prendre encore une fois mon bâton de pèlerin et m’entretenir avec chacun de vous deux sur le sujet. Mais, je préfère le faire en prenant à témoin les 12 millions de Béninois que nous sommes ainsi que la communauté internationale« , écrit l’ancien président dans sa lettre comme pour fouetter l’indifférence que tout le monde affiche sur le cas de ce compatriote qui s’est muré dans le silence.
Pour Nicéphore Soglo, le déferlement d’actes de provocation, d’humiliation et de sabotage à l’encontre de Monsieur Sébastien Ajavon suscite de grandes interrogations.
« Peut-être, qu’il existe une raison que le grand public ignore et qui justifie que tous les biens de l’homme d’affaires soient saisis ou détruits jusqu’à ses objets personnels et intimes vendus aux enchères comme s’il était déjà banni de la République. Même les pires criminels ont leur place dans la République après avoir purgé la juste peine à l’issue d’un procès équitable« , s’insurge l’ancien chef d’Etat.
Dans sa lettre aux deux présidents de la République (en exercice et son prédécesseur), Nicéphore Soglo demande ce qui pourrait justifier tant de haine contre la personne de l’homme d’affaire dont les déboires ont commencé sous le régime de l’ancien président Thomas Boni Yayi.
« Ce qui se passe actuellement sous votre régime, Monsieur Patrice Talon est inconcevable, vous qui aviez eu maille à partir avec les institutions, notamment la justice de notre pays dans un passé encore récent. Et pourtant, vous avez pu conserver vos droits de citoyen Béninois au point de briguer la magistrature suprême« , s’insurge Nicéphore Soglo dans sa lettre.