Le porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur l’emprisonnement de Réckya Madougou. Interrogé sur la conduite du dossier, Wilfried Léandre Houngbédji pense qu’il faut laisser la justice faire son travail.
Le porte-parole du gouvernement n’en sait pas beaucoup sur la conduite du dossier Madougou. Pour lui, le dossier est déjà confié à la justice, il faut donc attendre le verdict de cette dernière. De l’extérieur, certaines personnes peuvent voir une lenteur dans la gestion de cette affaire, mais Wilfried Léandre Houngbédji rassure.
La justice a besoin de sérénité pour travailler et rendre des décisions qui soient au dessus de toutes critiques objectives. Le droit est dit au nom du peuple béninois. Attendez le procès, laissez les spécialistes faire leur travail.
Wilfried Léandre Houngbédji
Au-delà donc des commentaires et supputations, le porte-parole du gouvernement invite les uns et les autres à la patience, en attendant la décision de la justice. Il est conscient qu’il n’est aisé pour personne de se retrouver dans une prison, mais il faut « laisser la justice faire son travail ».
Quid des appareils électroménagers retirés de la cellule de Réckya Madougou ?
Les avocats de Réckya Madougou avaient dénoncé le retrait de la cellule de leur cliente, des appareils électroménagers, dont un frigo. Sur la question, le porte-parole du gouvernement fait savoir qu’il y a des règles et des procédures à l’intérieur des prisons. « Si les choses se font suivant les normes, ça ne pose pas de problème. Mais si elles contreviennent aux normes, on peut faire débat », a déclaré Wilfried Léandre Houngbédji
Selon le porte-parole du gouvernement, l’opposante Réckya Madougou aurait été officieusement autorisée, à faire usage des appareils électroménagers dans sa cellule. « Pour ce que j’ai compris en cherchant à voir de plus près, il semblerait que cela ait été fait de façon, pas tout à fait officielle, et ça a dû même amener des sanctions par le passé », a-t-il confié.
Les raisons de l’arrestation de Madougou, selon le procureur spécial de la Criet
Arrêtée à l’issue d’un meeting commun avec Joël Aïvo, l’ex-ministre de Thomas Boni Yayi est en effet poursuivie dans le cadre d’une affaire de tentative de déstabilisation du processus électoral d’Avril 2021. Le procureur spécial de la Criet, Mario Mètonou, l’accuse d’avoir «formé le dessein de perturber le scrutin en perpétrant des actes de terreur de grande ampleur ».
Ancienne garde des sceaux et porte-parole du gouvernement béninois, Reckya Madougou a été deux fois ministre du gouvernement Thomas Boni Yayi, d’abord ministre de la Microfinance, de l’Emploi des jeunes et des femmes avant d’occuper le poste de ministre de la Justice. Agée de 47 ans, elle était la conseillère du président togolais, Faure Gnassingbé.
Diplômée de l’Institut supérieur européen de gestion de Lille, elle avait travaillé dans une société de média panafricain avant de créer un cabinet de conseil en communication. Celle qui sillonne l’Afrique, parfois en jet privé, est très proche des présidents sénégalais et ivoirien.