Bénin, « le quitus exclusif ! »

quitus fiscal au Benin
En effet, c’était un secret de polichinelle il y de cela quelques années au Bénin, que les élections ne se gagnaient pas toujours dans les urnes, mais pouvaient se gagner au niveau de plusieurs instances à savoir : la confection des listes électorales, l’instance d’organisation des élections et pourquoi pas même au sein des organes à charge de la gestion du contentieux électoral.
Mais aujourd’hui avec l’évolution de l’organisation à travers la mise en œuvre des listes électorales pour le moins sécurisées, et accréditées par audits; mais également l’entrée dans un type de standard de la structure d’organisation des élections, où aujourd’hui couplé à la veille citoyenne, on peut à une certaine heure de la journée avoir idée des grandes tendances et pourquoi pas les premiers résultats ; quitte à ce que les structures d’organisation des élections puissent les confirmer, l’alternative de gagner une élection en dehors des urnes après le scrutin se fait de plus en plus compliquée.
L’un des principaux indicateurs est la présidentielle de 2016 au Bénin, où à la fermeture des bureaux de vote avec les réseaux sociaux on avait les résultats chiffrés de tous les centres de vote ou tout au moins de la majorité, si non des grands viviers électoraux du pays. Ce qui permettait déjà d’avoir idée de la tendance. Et pieds et mains liés, les instances d’organisation des élections et du contentieux électoral ne pouvaient plus les remettre en cause, sauf à vouloir entacher leur notoriété, et s’offrir en pâture à l’opinion. Ce qui rendait véritablement complexe la tendance qui portait entre-temps à croire qu’on pouvait gagner les élections après le scrutin en dehors des résultats des urnes.
Face à cette évidence, aujourd’hui il y a une nouvelle dynamique mise en scelle dans les pays africains et au Bénin, qui laisse entrevoir une certaine volonté de gagner le scrutin avant même les élections, en écartant simplement de potentiels chalengeurs qui peuvent faire mal, à travers des critères, principes et trouvailles juridico-politiques, qui mettraient en cause leur éligibilité, ou du moins leur candidature, afin de n’être à la ligne de départ des élections.
2019 et 2021 encore si loin, si proches
Au Bénin en 2019, on a vu par exemple l’instauration d’une nouvelle pièce par la Cour constitutionnelle, notamment le Certificat de conformité par la décision DCC n* EL19-001du 1er février 2019, qui a fait que de potentiels partis d’opposition n’ont pas pu aller à cette échéance là. Ce qui a occasionné des violences électorales, avec des morts et blessés graves.
Après 2019, on a vu en 2021 pour la présidentielle une nouvelle pièce instaurée par la Constitution révisée en 2019 par le parlement constitué de deux partis de la mouvance, notamment »Le Parrainage », que de potentiels candidats n’ont pu obtenir et donc mis sur le carreau. Ce qui a à nouveau occasionné des violences électorales.