Au Togo, le calme avant la tempête ?

Statue deux lions à Lomé PH: PSI
Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, Atchadam a déclaré qu’il’« appelle comme toujours à un alignement derrière un objectif primordial, qui n’est autre que le départ de Gnassingbé Faure. » Il considère cette journée de deuil comme « le repli de l’océan avant le Tsunami, le silence, le calme avant la tempête », destinée à attirer l’attention de l’Afrique et du monde sur un mouvement pacifique imminent.
Depuis son exil, Tikpi Atchadam continue de mobiliser ses partisans et de critiquer le régime en place. En août 2024, il avait déjà lancé un appel à la révolte contre la Ve République de Faure Gnassingbé, qualifiant la récente transition du Togo de « coup d’État constitutionnel ».
Cette déclaration fait écho à son rôle en 2017, lorsqu’il avait émergé comme une figure centrale de l’opposition togolaise en organisant des manifestations massives contre le régime du président Faure Gnassingbé, réclamant des réformes constitutionnelles et la limitation du nombre de mandats présidentiels. Son charisme et sa capacité à mobiliser les foules avaient alors redonné espoir à de nombreux Togolais en quête d’alternance politique.
Cependant, depuis son exil en 2017, Atchadam est resté discret, communiquant principalement via des messages diffusés sur les réseaux sociaux. Son appel à une journée de deuil national et ses métaphores suggérant une mobilisation imminente indiquent qu’il cherche à raviver la contestation populaire contre le régime en place, en misant sur une stratégie de mobilisation pacifique pour provoquer un changement politique au Togo.
Le 13 janvier est une date symbolique au Togo, commémorant l’assassinat de Sylvanus Olympio, événement qui avait conduit à l’ascension au pouvoir de Gnassingbé Eyadéma, père de l’actuel président. Atchadam espère que cette journée de deuil national renforcera la mobilisation pacifique pour exiger un changement de régime.
Faure en fort
Depuis son accession à la présidence du Togo en 2005, Faure Gnassingbé a été confronté à des contestations persistantes. Les élections présidentielles de 2010, 2015 et 2020 ont été marquées par des accusations de fraude et d’irrégularités, entraînant des manifestations réprimées dans le sang et des tensions politiques.