Au Burkina Faso, IB et la hantise des vieux démons

Ibrahim Traoré @ Gouv Faso
L’avènement du capitaine Ibrahim Traoré (IB) qui a évincé son frère d’arme Paul-Henri Sandaogo Damiba, était présenté comme le symbole de l’exaspération des militaires au front, par opposition aux gradés réputés friands des bureaux douillets. Son prédécesseur avait pris le pouvoir en renversant Roch Marc Christian Kaboré, il y avait à peine quelques mois, le 24 janvier 2022.
Depuis son accession au pouvoir, IB maintient le pays à un rythme tout particulier. Mercredi 27 septembre dernier, une « tentative de coup d’État » a été déjouée selon les autorités. Cette fois-ci c’est son prédécesseur en exil au Togo, qui est indexé par le pouvoir militaire, avec l’annonce d’une demande d’extradition.
Le 11 juillet dernier, c’était la Côte d’Ivoire et le Bénin qui étaient accusés de déstabilisation. La tension entre le Burkina et la Côte d’Ivoire est également montée d’un cran ces derniers jours. Dès le début de l’année plusieurs annonces de complots suivies d’arrestation ont été faites.
Dans le pays, il est devenu monnaie courante que des voix discordantes soient accusées de complot contre la sureté de l’Etat, et/ou enrôlés de force pour être envoyés au front, ainsi que la disparition de citoyens accusés d’être au service de l’impérialisme, dont un journaliste.
Stratégie de la terre brulée ?
Le propre des pouvoir établis par les armes et non une base constitutionnelle est le conditionnement de l’opinion. Et lorsque cette recette devient la tasse de thé des gouvernants, c’est qu’il y a une volonté manifeste de prendre la main, là où on commence par perdre le pied.
L’opinion s’inquiétait du silence du chef de la junte depuis le lendemain du massacre terroriste de Barsalogho, de plusieurs centaines de civils, réquisitionnés par la junte au pouvoir pour creuser des tranchées censées les protéger, dans le centre-nord du pays, le 24 août 2024.