Analyse Géopolitique: Vladimir Poutine vs Joe Biden, le choc des titans?

Image d’illustration
Que veut Joe Biden ?
Le président américain ne cache pas son apathie envers Vladimir Poutine. Fervent défenseur de la ligne dure, Joe Biden est sur la même longueur d’onde que Barack Obama sur le dossier russe. Après l’échec cuisant de la diplomatie du « Reset », initié sous la houlette des démocrates en 2008, qui devrait poser les jalons d’un partenariat stratégique responsable, les relations entre les deux pays ont connu une dégradation progressive surtout après la révolution de Maïdan. En Alliant la politique du Carotte et du bâton, la posture actuelle de Joe Biden cache un double objectif.
Ennemi indispensable dans certains dossiers stratégiques parmi lesquels on peut citer le traité « START », le dossier du nucleaire iranien et surtout dans la lutte contre le terrorisme en Syrie. La politique du carotte que veut initier la Maison Blanche n’est qu’un prolongement d’un « Soft Reset ». En effet, il s’agit pour Biden et son administration de geler certains fronts y compris l’Ukraine en contrepartie d’un levé progressif des sanctions économiques.
L’objectif stratégique est de garder le contact avec Moscou car une éventuelle rupture totale favorisera le resserrement l’alliance sino-russe tant craint par Washington et ses alliés en Europe, mais aussi en Asie Pacifique. Des villes comme Helsinki et Vienne sont des potentiels candidats pour accueillir le futur sommet des deux superpuissances. Malgré les réponses floues du Kremlin quant au Sommet, il est fort probable que Moscou ne va pas accepter les propositions sur le champ. Précipiter un sommet avec les américains reviendrait pour un Poutine fort de courber l’échine facilement face à un sénile.
En affichant un ton dur envers la Russie de Vladimir Poutine allant même jusqu’à le qualifier de « tueur », pour faire référence à l’affaire « Skripal », Joe biden veut ainsi montrer sa détermination en découdre avec le Kremlin. Le ton direct et affiché est un signe clair envoyé aux alliés européens surtout de l’Europe de l’est foncièrement russophobe que l’alliance euro-atlantique est de retour. Les salves de sanctions et d’expulsion de diplomates russes ne sont que des points à marquer auprès des alliés marginalisés par Trump et de tracer symboliquement les contours de l’augure des futures relations des deux superpuissances.
Plus encore, le soutien sans faille à L’Ukraine sur le plan militaire et diplomatique reflète la détermination de Washington à rester intransigeante face aux agissements russes sur ses voisins. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre les multiples condamnations d’Anthony Blinken du déploiement des soldats russes à la frontière ukrainienne à un jet de pierre du champ de bataille de Donbass, le déploiement des systèmes HIMAR’S et deux navires américains en mer noire.
Que veut Vladimir Poutine
Maitre incontesté du Kremlin, le président Poutine fait face à un quatrième président américain. Sa longévité lui value la réputation d’un fin stratège. L’ère Trump était vécue comme une période de de détente dans les américano-russes. L’arrivé de Biden au pouvoir qui était vu par comme un vieux « gourou » qui prêche la paix entre les peuple n’est qu’un souvenir après trois mois à la maison blanche. A travers la montée des tensions, Vladimir Poutine vise un double objectif.