Au Sénégal, la Commission électorale nationale autonome (Céna) a été remaniée, au soir du vendredi 4 novembre. La Commission est coupable d’avoir contredit la ligne officielle dans l’affaire Ousmane Sonko.
Trois jours seulement de l’injonction que le président de la CENA Doudou Ndir ait fait à la Direction générale des élections pour lui ordonner de remettre des fiches de parrainage au mandataire du candidat Ousmane Sonko, le Président Macky Sall a fait le ménage au sein de l’institution. Une nouvelle équipe de 12 membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA), organe chargé de la supervision du processus électoral au Sénégal, a été nommée en remplacement de l’équipe précédente dont le mandat est arrivé à expiration, rapporte vendredi soir un décret présidentiel.
Cette Commission électorale nationale autonome avait demandé, le 30 octobre dernier, à la direction générale des élections de réintégrer l’opposant dans les listes électorales, après une décision du tribunal d’instance de Ziguinchor dans ce sens. Au Sénégal, c’est le ministère de l’Intérieur qui organise les élections, mais c’est la Céna qui supervise l’ensemble du processus.
Selon les textes, le mandat de l’ancienne équipe de 12 membres de la Céna avait expiré, depuis deux ans et demi, mais la décision de les changer, en pleine polémique sur l’éligibilité de l’opposant Ousmane Sonko, laisse certains perplexes. L’élection présidentielle sénégalaise est prévue le 25 février 2024 et pour le moment, plus d’une centaine de candidats ont récupéré auprès de la Direction générale des élections leurs fiches de parrainage afin de pouvoir briguer le fauteuil présidentiel.