Condamnée le vendredi 10 Décembre 2021 par la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), l’ancienne garde des sceaux Reckya Madougou disposait de 15 jours pour faire appel du jugement. Au terme du délai légal d’appel, la candidate des démocrates s’est abstenue de s’engager sur cette voie. Me Renaud Agbodjo, dans une interview sur RFI justifie ce choix de sa cliente.
L’ancienne conseillère spéciale du président Faure Gnassingbé n’a pas interjeté appel de sa condamnation devant la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Au micro de RFI ce lundi 27 Décembre 2021, Me Renaud Agbodjo a justifié la position de sa cliente.
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Dans ses explications, l’avocat au barreau béninois évoque la vacuité du dossier qui a conduit à la condamnation de sa cliente à une lourde peine d’emprisonnement. Selon Me Renaud Agbodjo, Reckya Madougou a des doutes sur la crédibilité et l’impartialité de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.
Pour l’homme de droit, la détention de Reckya Madougou est « politique et la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme ne remplissant pas les garanties d’une juridiction indépendante, elle s’est dite, ce qui est d’ailleurs légitime que ce serait donner de faux espoirs à sa famille que de faire appel« , rapporte Me Renaud Agbodjo.
Pour le juriste, si malgré la vacuité du dossier, sa cliente a été condamnée par la cour de répression des infractions économiques, interjeter appel devant la même juridiction serait voué à l’échec. La candidate et ses proches estiment que la condamnation est politique et les solutions ne pourraient alors être que politiques.
Retour sur le procès…
Dans le dossier « financement de terrorisme », la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a condamné l’ancienne garde des sceaux Reckya Madougou et trois de ses co-accusés à 20 ans de réclusion criminelle et 50 millions d’amende. La Cour a également requalifié les faits de financement du terrorisme en complicité d’actes de terrorisme.
En ce qui concerne Gbassiré Mora Mohamed, il est condamné à 5 ans de prison et 2 millions francs CFA d’amende. Mama Bio Tidjani est quant à lui, acquitté. A la barre, les accusés ont plaidé non coupable et rejeté les faits mis à leur charge. Les avocats de la défense ont démontré à la Cour qu’il n’y a pas de preuves pour confirmer les accusations portées contre leurs clients. Elle a même plaidé pour un non-lieu, faisant une similitude entre le dossier Madougou et celui de la tentative d’empoisonnement dans lequel avait été cité Patrice Talon.
Mais au terme du délibéré, le président de céans est allé dans le sens de la réquisition du ministère public. La candidate recallée des démocrates écope de 20 ans de réclusion criminelle et de 50 millions d’amende.