Après la prise de Kaboul par les talibans, le 15 août 2021, les nouvelles autorités de l’Afghanistan ont mis en place leur gouvernement définitif, le 21 septembre dernier. Ce mardi, soit une semaine après, les insurgés « adoptent » la Constitution de 1964, sans aucune avancée acquise par les femmes.
Un peu plus d’une semaine après la sortie de leur gouvernement définitif, les Taliban annoncent, mardi 28 septembre, l’adoption temporaire de la Constitution datant de 1964. Ce texte, qui donnait aux femmes le droit au vote, a été amputé de cette partie qui leur est favorable, conformément à la charia. Cette Constitution, datant de l’époque du roi Mohammed Zaher Shah, avait consacré une monarchie constitutionnelle jusqu’à ce qu’il soit renversé en 1973.
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Une Constitution provisoire, selon les islamistes
Pour certainement mettre fin à la polémique suscitée par cette injustice, selon les Afghanes, les talibans tentent de rassurer l’opinion. « L’Émirat islamique adoptera la Constitution de l’époque de l’ancien roi Mohammed Zaher Shah pour une période temporaire », a annoncé dans un communiqué le ministre taliban de la Justice, Mawlavi Abdul Hakim Sharaee, cité par les médias locaux. L’autorité ministérielle précise :
Mais tout ce qui dans le texte sera considéré comme non conforme à la charia, la loi islamique, ne sera pas appliqué.
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Malgré leur désir de rompre avec les pratiques du passé, notamment, leur passage au pouvoir, de 1996 à 2001, les insurgés islamistes peinent à convaincre, quand on sait que les nouveaux maîtres de Kaboul sont foncièrement contre la présence de la femme dans les hautes sphères politiques. L’autre constat qui nourrit le scepticisme de la population afghane et de la communauté internationale n’est autre que l’essence même du nouveau gouvernement, dépourvu de postes ministériels féminins.