Certaine catégorie de citoyens comme les travailleurs du secteur de la santé ont l’obligation de se faire vacciner contre la Covid19. L’ intersyndicale de la santé est depuis quelques jours vent debout contre cette décision prise en conseil des ministres en sa session du 1er Septembre 2021.
Dans une déclaration de presse faite à la Bourse du Travail à Cotonou le vendredi 3 Septembre, l’Intersyndicale de la santé dénonce le comportement du régime de la rupture qui fait peu cas de la règle de concertation dans les prises de décisions.
Dans la déclaration de presse lue par le secrétaire général de l’intersyndical, Adolphe Houssou, les secrétaires généraux des organisations de la santé s’insurgent contre l’obligation vaccinale décrétée par le gouvernement.
Une décision émotionnelle
S’appuyant sur les informations venant des pays producteurs des variétés de vaccins mis sur le marché, des informations qu’ils jugent non rassurantes, ces professionnels de la santé estiment que le Bénin n’est pas dans une situation alarmante « si l’on fait une étude comparative avec la situation du paludisme, les accidents de la voie publique et les autres maux qui impactent négativement la vie avant l’avènement de la présente pandémie »
Dans ce contexte, s’insurgent-ils, l’appel à la vaccination comme seule alternative pour freiner le mal doit se faire avec pédagogie et arguments scientifiques surtout que le Bénin dispose d’un protocole thérapeutique et d’un traitement présomptif ayant fait leur preuve.
Le document de consentement soumis aux vaccinés, précisent les conférenciers renforcent la crainte et l’inquiétude de tous.
Avant de rendre obligatoire le vaccin pour certaines catégories d’acteurs, le gouvernement n’a pas jugé utile de rassurer, de lever toutes les zones d’ombre, de s’engager à faire face sur au moins une décennie, aux déconvenues que le vaccin pourrait engendrer.
L’article 66 de la loi 2020-37 du 3 février 2021 portant protection de la santé des personnes en République du Bénin qui semble servir de soubassement à la décision du gouvernement n’est pas aux dires des conférenciers approprié selon leur compréhension dudit article.
Selon eux, il existe d’ailleurs dans la même loi, l’article 16 qui stipule que tout patient a le droit d’accepter ou de refuser un acte médical ou l’application d’un traitement médical. Cette liberté de choix du patient est renforcée par l’article 9 et 10 de la loi, ont-ils indiqué.
Ce que proposent les syndicalistes
Après analyse des décisions du conseil des ministres, les secrétaires généraux des organisations de la santé fustigent:
- l’inexistence de débat préalable précédant toute prise de décision;
- la décision du gouvernement visant à imposer le vaccin au personnel sanitaire;
- invitent le gouvernement à la révision de cette décision;
- invitent le gouvernement à rassurer les populations et à lever les zones d’ombre par une communication plus scientifique;
- invitent le gouvernement à revoir la clause de responsabilité du formulaire de consentement;
- invitent le gouvernement à décentraliser les prises en charge des cas non graves de Covid19;
- Invitent le gouvernement à la poursuite des sensibilisations sur le respect des gestes barrières,
- invitent le gouvernement à mettre en nombre suffisant des équipements de protection individuelle à la disposition des praticiens sanitaires;
- invitent les populations au respect des gestes barrières et à se faire vite prendre en charge dès les manifestations des premiers signes de Covid19.